Le 8/06/2019 – Ingrid.
Aujourd’hui nous avons eu la chance d’aller au musée du chapeau de Panama, qui est aussi un atelier de fabrication et un magasin.
Nous avons eu le droit à une petite visite guidée et nous allons partager avec vous ce que nous avons appris.
L’histoire du chapeau de panama :
Tout d’abord, nous allons répondre à la question que vous devez vous posez : « mais pourquoi visitent-ils une fabrication de chapeaux de Panama alors qu’ils sont en Equateur? »
Et bien tout simplement parce que ce célèbre chapeau est équatorien et non pas pas panaméen comme on pourrait facilement le penser à cause de son nom. En fait, voici son histoire:
Ce chapeau, fabriqué exclusivement en Equateur, ayant comme qualité de bien protéger du soleil et de la chaleur, fut utilisé dès 1882 par les ouvriers qui construisaient le canal de Panama. Et lors d’une visite du président Roosevelt au canal, il fut offert à celui-ci un chapeau identique à celui des travailleurs. Il remercia l’assemblée pour ce chapeau qu’il surnomma de Panama, par erreur. Et depuis ce nom est resté pour les incultes que nous sommes. Mais ce n’est pas du goût des Equatoriens qui continuent à l’appeler par son nom d’origine : » sombrero fino de paja toquillo ».
Mais contrairement aux idées reçues le Panama n’est pas une forme de chapeau, mais une matière et un tissage de jeunes pousses de palmiers (carludivia palmita) qui ne pousse qu’en Equateur. Il peut donc se décliner sous toutes les formes de la chapellerie classique pour homme et pour femme : fedora, trilby, capeline….
Les étapes de la fabrications :
On coupe les jeunes pousses de palmiers, puis on les fait tremper dans de l’eau très chaude pour leur faire perdre leur couleur verte.
(photos du musée)
Ensuite, on les frappe pour séparer un peu les fibres, et on forme des paquets. On les faits sécher.
Puis minutieusement, les travailleuses séparent les fibres avec leurs ongles, puis plus finement encore à l’aide d’une épingle. Plus les fibres seront fines, plus le chapeau sera long à tisser ( parfois jusqu’à 10 mois) et plus il aura de valeur. Par exemple ici, celui de gauche présente un tissage beaucoup plus fin :
Par exemple, celui que Mahaut a sur la tête coûte 2000$, son tissage est très fin. Par contre, il n’est pas fini volontairement. Quand un acheteur sérieux se présentera, il lui feront choisir la forme du chapeau, la taille, le ruban pour le faire exactement selon ses souhaits.
Puis le tissage commence. Les fibres des feuilles de palmiers séchées sont entrées directement par les tisseurs avec leurs ongles et tissées immédiatement. Chaque cloche est tissée par une seule personne. Les vrais chapeaux de panama sont entièrement tissés à la main et en Equateur.
Une fois le tissage réalisé, on coupe les fibres qui dépassent, puis on vient aplatir les fibres à l’aide d’une machine. On superpose 6 chapeaux à la fois lors de cette étape.
Puis on insère dans le chapeau un moule qui va donner sa forme au chapeau ainsi que la taille du tour de tête. On place le chapeau et le moule dans une machine qui chauffe à 45°, et ceci à 4 reprises afin que le chapeau garde bien sa forme.
Pour information, si on souhaite obtenir un chapeau de 2 couleurs, on teinte les fibres avant le tissage. Si on souhaite que tout le chapeau soit coloré de manière uniforme, on le teinte après le tissage. A savoir que la couleur naturelle est le beige, couleur de la fibre. Si on le souhaite blanc, les ouvriers vont le décolorer à base d’eau oxygénée une fois tissé.
Il reste l’ultime étape de mettre un bandeau à l’intérieur avec le nom du fabricant et aussi un système pour faire varier très légèrement la taille du chapeau.
Il ne lui reste plus qu’à trouver son acheteur.
Il existe 3 sortes de panama:
Les 3 qualités les plus connues sont le Panama Cuenca (tissé à Cuenca, c’est-à-dire assis), le Brisa et le Panama Montecristi (tissé à montecristi, debout penché sur son ouvrage). Les Panama Montecristi sont connus pour être les plus fins, les plus légers, avoir le tissage le plus serré et le point le plus régulier. On dit même que le Montecristi est tissé tellement fin qu’il est imperméable ! C’est aussi le Panama le plus cher, comptez de 250€ à 800€.
Comment reconnaître un vrai panama?
Voici la clé pour reconnaitre un vrai panama : il suffit de regarder au sommet de la calotte. Si vous découvrez une rosace c’est un vrai panama. Comme tous les Panama sont tissés à la main ils possèdent cette rosace qui correspond au début du tissage. (Les imitations n’ont pas cette rosace). Petit conseil supplémentaire, comme les imitations sont la plupart du temps en fibre de cellulose, elles ne sentent pas la paille.
Le panama est pliable? Vrai ou faux?
Certains tissages de Panama sont si fins, avec une finesse de paille si exceptionnelle qu’on peut même les plier intégralement (contrairement au chapeau paille, plus rigide) et les ranger dans un tube pour le transporter par exemple. Il s’agit d’un produit très haut de gamme, dont le tissage peut prendre entre 6 et 10 mois. Un produit pour amateur initié. N’essayez donc pas à tout prix de plier votre panama, vous pourriez l’abimer.
Enfin qui porte le panama?
Le Panama fait son grand retour depuis quelques étés comme un accessoire tendance très en vogue. Facile à porter et à assortir grâce à sa sobriété le Panama vous accompagnera tout l’été et vous protégera du soleil à la plage, comme à la ville. Et Nicolas s’est laissé charmer!
Et qui d’autres?
Le fameux chapeau dans le film » l’Amant » tiré du livre de Maguerite Duras.
Et tant d’autres….. et des femmes aussi :