2/11/2018 – Ingrid.
Durant la boucle du plateau du Bolaven, nous visitons un village d’une minorité ethnique, animiste et qui vit en totale autonomie et qui possède son propre langage. 720 personnes composent ce village. Nous hallucinons un peu devant leur mode de vie. Les hommes sont polygames, les enfants se marient à l’âge de 8 ans, et bien sûr ce sont les parents qui choisissent le mari. Le futur époux doit payer des buffles, des chèvres, du tabac, des poulets… à la famille de la fille. Ce qui signifie, qu’il faut être relativement riche pour avoir plusieurs femmes, ce qui sous-entend que les jeunes filles sont parfois mariées à des hommes bien plus âgés. Quand le mari décède, la femme doit alors épouser les frères du mari, et s’il n’y a pas de frère, alors épouser le père du défunt. Autre chose, qui nous interpèle c’est le fait que les filles soient enceintes très tôt dès l’âge de 12 ans parfois. Quand elles sentent que le terme de la grossesse arrive, elle doivent partir dans la forêt pour accoucher seule ou parfois avec l’aide d’une autre femme du village. Puis elles doivent rester une semaine dans la forêt avant de regagner le village.
Si quelqu’un meurt d’un accident, par exemple d’une chute, sa famille doit partir vivre dans la forêt, pendant 5 ans, pour éloigner les mauvais esprits et la malchance du village.
Ici, on prépare son cercueil de son vivant, et donc on aperçoit les cercueils rangés sous les maisons. Et si le décès survient au moment des récoltes, et bien le corps va rester 1 mois dans le cercueil dans la maison en attendant d’être enseveli. Hum, il doit régner une bonne odeur dans la maison.
Ils vivent en autonomie, de leurs récoltes de riz, de café, de thé, de leurs élevages de chèvres, poules, boeufs.
Ils ne sortent jamais de leur village, et ne savent pas ce qu’il y a à 10 km de chez eux. Dans le village, il y a un chaman donc quand ils sont malades, ils doivent aller le consulter moyennant deux poules et du tabac. Celui-ci va donner des plantes médicinales qui poussent dans les champs à côté. Si au bout d’un mois la personne est toujours malade, elle va alors voir le gourou en payant encore un peu plus et si après un mois elle est encore mal en point, eh bien elle doit s’adresser à la médium. C’est sa dernière chance.
Autre fait marquant, c’est que les villageois fument tous le bang ( grosse pipe à eau) y compris les enfants à partir de l’âge de 3 ans. Ils sont persuadés que cela les protège des moustiques. Et lors des fêtes ils boivent tous du whisky y compris les enfants.Ils mangent des fourmis et d’ailleurs nous avons fait une dégustation les filles et moi.
Le guide nous a aussi appris à faire des bulles avec la résine d’un arbuste.Notre guide nous a aussi expliqué qu’il ne fallait surtout pas que l’on touche les habitants car sinon si ils décédaient dans les années à venir ils seraient persuadés que c’étaient nous qui leur avions transmis de mauvais esprits en les touchants. Autre coutume: si un villageois rentre chez un autre sans avoir demandé avant la permission oralement , il doit payer un buffle à la famille.
Enfin, ils ne reçoivent aucune instruction, ne vont pas à l’école. Ils pensent que la terre est plate, ne connaissent pas la mer et pensent que nous avons un long nez parce que nous mangeons beaucoup de pain, que nos avons la peau blanche parce que nous buvons beaucoup de soda…..C’est là où l’on s’aperçoit de l’importance de l’instruction.