Le 19/11/2018 – Ingrid.
Après un voyage passionnant dans le sud du Laos, nous prenons un petit avion de la compagnie Laoairline ( 60 €/pers ) pour gagner Ho Chi Minh ville, anciennement appelée Saigon. C’est avec émotion que nous mettons le pied sur le sol Vietnamien car nous y avons vécu 3 ans entre 2006 et 2009 en tant qu’expatriés, et Colombe, notre fille aînée y est née. Nicolas y est déjà revenu pour le travail, mais pour moi et Colombe, c’est la première fois que nous y revenons. Colombe n’en a pas beaucoup de souvenirs concrets car nous avons quitté le Vietnam quand elle avait un an et demi. Quand à Mahaut, elle va enfin découvrir ce pays dont on parle souvent à la maison.
Une toute autre émotion nous étreint aussi : la crainte de se faire refouler par la douane, car depuis peu les français n’ont pas besoin de visa pour un court séjour, inférieur à 15 j, mais à condition à priori d’avoir une preuve de bien quitter le pays dans ce délai, style un billet d’avion. Hors comme nous avons prévu de quitter le Vietnam dans 12 j en passant par la frontière terrestre pour aller au Cambodge, nous n’avons aucune preuve de départ dans un délai défini. Et en effet, le douanier nous demande un billet d’avion de retour. Est ce le fait que Nicolas parle encore un peu vietnamien ou sa minerve, ou les filles, mais toujours est-il que le douanier n’insiste pas, et nous laisse entrer au Vietnam.
Direction An Phu, district 2, pour gagner la maison de nos amis expatriés, Sophie et Jean-Christophe qui nous accueillent très gentiment pour une semaine. Nous arrivons dans une magnifique maison, aménagée et décorée avec un goût exquis. Et quelle joie de retrouver nos amis !!!!! Les filles sont ravies d’être à nouveau au contact d’autres enfants. Colombe, Mahaut et Agathe vont se lancer dans des heures de playmobil à n’en plus finir. Charlotte qui est plus grande, va même se joindre à elle à certains moments. Et puis, notre passion pour les jeux de société reprend le dessus, et nous enchaînons les parties » des aventuriers du rail ».
Rassurez-vous, notre soif de montrer la ville aux filles et de la redécouvrir pour moi, nous amène vite à louer des motos et à sillonner dans tous les sens le centre ville. Nous retournons sur nos pas d’il y a 10 ans. Nous commençons par retourner voir notre maison. Colombe est fort émue en voyant le portail de la maison. Le gardien nous ouvre, et nous propose de la visiter de l’intérieure. Nous acceptons avec joie. Mais quelle déception quand nous arrivons devant la piscine non entretenue, à l’eau maronnasse, où des centaines de petits poissons nagent dedans. Et puis, des dizaines de motos sont garées dans le jardin. Nous poussons enfin la porte d’entrée, et alors là, c’est la claque. Dans le salon, le plafond est effondré, le parquet arraché, à l’étage, des murs sont abattus. Bref, la maison est à l’abandon. Je vois les larmes montées aux yeux de Colombe qui rêvait de retrouver la maison de ses premiers mois.
Le quartier quant à lui a fort changé, en bien. Il a subi plein d’aménagements.
Pour nous remettre de nos émotions nous ré-enfourchons nos motos, pour aller déjeuner dans un resto typiquement vietnamien que nous affectionnions particulièrement. Un bon barbecue de table de crevettes au sel et piment, de boeuf mariné, et de calamars grillés nous requinque. Nous proposons aux filles de goûter le scorpion, le serpent ou la souris, mais elles n’y tiennent pas. On trouve de tout dans ce restaurant.
Puis nous reprenons notre tournée de la ville: la cathédrale faite avec des briques importées de France, la poste construite par Gustave Eiffel, le musée Ho Chi Minh, le musée d’histoire que nous visiterons, la pagode de Dakao…..Et bien sûr je m’étonne des modifications rapides de la ville. Des buildings ont poussé un peu partout, la construction d’un métro a bien avancé aussi, des ponts ont surgi de nulle part, même un tunnel qui passe sous la rivière Saigon. Bref que de changements. On sent que le Vietnam est entrain de se transformer à vitesse grand V. Certains s’enrichissent énormément, pendant que d’autres triment comme des fous pour survivre. Le coût de la vie a énormément augmenté. La soupe ( Pho Bo) que l’on payait 10 000 dongs dans la rue est maintenant proposée à plus de 40 000 dongs. Le salaire moyen était de 100 dollars il y a 10 ans, et maintenant il serait de 3 à 400 dollars.
Nous retrouvons aussi avec joie, le temps d’un diner, notre amie Sylvie, toujours fidèle au Vietnam. Elle tient une école de langues dans le quartier d’expatriés. Elle nous reçoit chez elle autour d’un bon diner, et nous nous remémorons nos souvenirs communs. Elle nous fait beaucoup rire, et Mahaut en se couchant le soir, me dit : « Sylvie, elle va nous manquer ».
Enfin, Sophie nous gâtent avec de superbes apéros ( saucissons, olives, verrines…), de bons petits plats français, des desserts que nous savourons particulièrement étant donné qu’en Asie il n’y a n’a pas vraiment : mousse au chocolat, macarons…et Jean-Christophe nous refait découvrir la joie d’un bon vin bu entre amis.
Les filles diront que c’était une semaine de vraies vacances dans un an de tour du monde. Et c’est bien vrai. Nous voilà ressourcés!
Prêts à affronter à nouveau les hôtels parfois limites, et la nourriture de rue. Demain nous repartons pour l’aventure : destination le Delta du Mékong.